Vivre l'éthique de Dieu: Préface
Qui est qualifié pour parler de l’éthique de Dieu ? N’est-il pas prétentieux de définir le comportement moral du Créateur ? Le Seigneur de l’univers n’est-il pas au-delà de nos concepts ? Parler de lui, n’est-ce pas l’enfermer dans une boîte et le rabaisser à notre niveau pour le passer au crible de nos valeurs ? Est-il même possible de parler d’éthique dans le cas de Dieu ?
La Bible nous parle d’un Dieu qui s’est dévoilé aux hommes et veut communiquer avec eux. Dès le commencement, l’homme et la femme sont créés « à l’image de Dieu ». Ils sont dotés du langage et sont capables de communiquer avec le Créateur. Celui-ci leur parle dans le jardin d’Eden, eux le comprennent et lui répondent. Après la « chute », le péché voile partiellement Dieu aux hommes, mais l’Eternel continue à se révéler, d’abord à Adam et Eve (Gn 3), puis à différentes personnes parmi lesquelles on peut nommer Noé, Abraham, Moïse, David, Salomon et tous les prophètes. En Jésus-Christ, Dieu est venu en personne sur terre pour donner la pleine mesure de la révélation, et les apôtres mandatés par le Christ ont consigné cette révélation par écrit. Aujourd’hui, le Saint-Esprit guide les hommes dans la lecture et la compréhension de cette parole. Le Créateur est un Dieu communicateur. Il veut être connu par les hommes et veut leur dévoiler sa volonté.
Parler de l’éthique de Dieu est non seulement possible, mais c’est une nécessité. Les hommes doivent s’inspirer de lui, de son comportement, de ses valeurs et de ses commandements pour conduire leur existence sur terre, car une vie loin du Créateur est vouée à l’échec. Les rois sont exhortés à méditer les prescriptions divines « tous les jours » et à ne pas s’en écarter afin de prolonger leur règne (Dt 17.18-20). Les êtres qui désirent acquérir la sagesse doivent commencer par « craindre l’Eternel », c’est-à-dire l’écouter avec le plus grand des respects (Pr 1.7).
Le discernement éthique ne se fait pas en vingt-quatre heures. D’une part, les problèmes éthiques sont nombreux et complexes ; d’autre part, la révélation biblique est étoffée. Dieu donne des éclairages variés, mais complémentaires, parfois nuancés, parfois absolus, jamais contradictoires. Entre l’Ancien et le Nouveau Testament, il y a unité et diversité. Le rapport entre la justice, l’amour et le pardon est complexe. Trouver la bonne mesure dans les questions éthiques prend du temps. Les jugements à l’emporte-pièce ne tiennent compte que d’un aspect de la révélation biblique.
Nos préjugés, parfois aussi notre éducation et l’influence de notre environnement social et culturel, sont des obstacles à une écoute de Dieu. Le péché, en particulier, voile notre intelligence, car nous préférons boucher nos oreilles plutôt que d’être repris par Dieu. Les débats sur des thèmes comme la peine capitale et le divorce sont émotionnellement chargés. On essaie de défendre son point de vue plutôt que de chercher l’enseignement biblique.
Dans cet ouvrage, nous n’avons pas voulu présenter une multiplicité de points de vue, mais nous avons imité le marchand qui cherche de belles perles : « Ayant trouvé une perle de grand prix, il est allé vendre tout ce qu’il avait, et l’a achetée » (Mt 13.46). Dans le domaine éthique, la perle de grand prix, c’est Dieu. Nous nous sommes efforcés, au fil des questions éthiques, de revenir inlassablement au Dieu créateur et rédempteur qui s’est révélé dès l’origine du monde par ses actes et ses paroles, et qui est venu en dernier lieu parmi les hommes en Jésus-Christ. Cette approche a été des plus stimulantes, voire décapantes. Notre souhait est que d’autres s’engagent dans cette voie. Le renouvellement de l’intelligence et du discernement éthique est garanti.
Dans la première partie, nous nous sommes penchés sur les questions fondamentales de l’éthique : (1) la personne de Dieu en tant que norme éthique, (2) l’unité et la complexité de l’enseignement éthique, (3) la valeur des normes éthiques de l’Ancien et du Nouveau Testament, (4) le lien entre la justice et le pardon, (5) le rôle du Saint-Esprit dans la réflexion éthique et (6) le sens du décalogue.
Dans la deuxième partie, nous avons abordé les grands domaines de l’éthique en suivant l’ordre donné dans le décalogue : (1) le respect des autorités, (2) le respect de la vie humaine, (3) le respect du couple, (4) les biens matériels, (5) le respect de la parole et (6) la vie intérieure épanouie.